Interventions de Rezé à Gauche Toute au conseil municipal du 24 juin 2022.
5. Ville de Rezé et services annexes – Décision modificative n° 1 pour l’exercice 2022 – Approbation
Dans les dépenses de la section d’investissement nous voyons qu’il est prévu un Traitement des infiltrations dans le « bowl » du Skatepark pour 48 000 €, ce qui n’est pas une somme négligeable.
Cette structure inaugurée en janvier 2020 dans le quartier du Château a donc seulement 2 ans et demi d’existence. Ces travaux ne devraient-ils pas entrer dans le cadre de la garantie décennale ?
10. Rapport d’activité des services municipaux – année 2021
Nous vous remercions pour ce document dense, et prometteur. Il est cependant dommage de ne pas avoir eu accès à ce rapport d’activité en amont du Conseil Municipal car il nous semblerait vraiment intéressant et instructif de pouvoir en discuter, tous ensemble. D’avoir le temps de comprendre mieux les missions des différents services, de mieux en appréhender les enjeux, les difficultés.
Bref, de mieux prendre le pouls de la vie de la cité, côté coulisses.
Puisque nous ne découvrirons le contenu qu’à l’issue du Conseil Municipal, pourrait-on envisager d’y revenir lors d’un prochain Conseil Municipal ?
13. Organisation d’une consultation des électeurs – Articles L1112-15 et suivants du code général des collectivités territoriales
Vous connaissez toutes et tous notre opposition à la création de la police municipale, mais ce n’est pas le sujet de la délibération évoquée ici.
Nous avons indiqué précédemment que nous étions favorables à une consultation sur la question de la création ou non d’une police municipale, que nous imaginions formulée de la sorte : « Souhaitez-vous la création d’une police municipale », puisque l’on ne pourra répondre que par Oui ou par Non à la question posée. Sous cette forme, la question a le mérite d’être neutre et factuelle. C’est à dire : « Pour des Policiers Municipaux » ou « Pour des médiateurs, des ASVP, des éducateurs… ? Ce qui correspond d’ailleurs aux deux scénarii présentés lors des réunions publiques. Il n’y a qu’une alternative à la création d’une police municipale : pas de création d’une police municipale.
Mais si l’on ajoute la mention « de proximité », cela change tout au sens de la question ! Quelle peut être l’alternative à une police municipale « de proximité » ? Une Police municipale « d’intervention », de « répression », comme on peut le voir dans certaines communes ?
Avec cette formulation de la question, l’alternative que Rezé à Gauche Toute propose, qui serait la création de postes supplémentaires d’ASVP, de médiateurs ou d’éducateurs peut disparaitre dans l’esprit des habitants.
Vous me direz que tout ceci sera bien expliqué dans les réunions publiques et dans la documentation que les Rezénnes et les Rezéens recevront avant la consultation. Très bien ! Mais alors pourquoi commencer à donner des explications dans la question avec ce « de proximité » ajouté ?
Nous considérons donc que cette question, posée en ces termes, fait perdre de la neutralité à la consultation.
Étant donc pour le principe de la consultation mais en désaccord avec la formulation de la question, nous nous abstiendrons sur cette délibération.
19. Désaffectation et déclassement du domaine public communal de la parcelle cadastrée section AK n° 572 sise 2 rue Véga
Cette parcelle n’est pas un simple terrain anonyme : elle désigne le lieu où se trouvait le CSC et la maison de Port-au-Blé. Cette vente est au bénéfice d’Atlantique Habitation, qui possède déjà les parcelles environnantes. Le projet étant de construire deux immeubles d’habitation, juste à côté d’autres tours déjà existantes, et juste en bordure de la route de Pornic.
On nous dit qu’il faut des logements sociaux. Bien sûr ! Nous connaissons les difficultés pour nombres d’habitants à se loger à des prix raisonnables sur l’agglomération nantaise, et il y a effectivement urgence à répondre aux graves problématiques d’hébergement actuelles.
Cela mérite-t-il pour autant un chèque en blanc ? Doit-on construire n’importe quoi n’importe où ? Sans tenir compte des coûts financiers, environnementaux ou sociaux ?
Pour nous, le compte n’y est pas. Nous n’allons pas énumérer tous les arguments que nous pourrions opposer, nous en avons régulièrement parlé lors de conseils municipaux précédents.
Mais revenons encore sur quelques points qui nous semblent fondamentaux, et qui expliquent notre opposition à cette fausse bonne solution.
- Face à la pénurie de logements, nous ne devrions pas faire la fine bouche. Soit. Mais il est déjà prévu près de 1000 logements sociaux sur la ZAC de Pirmil les Isles, sur les 1900 constructibles sur la ville, selon les projections du Programme Local de l’Habitat. Le projet de Port au Blé représente donc 2% de cette programmation, sachant aussi que 60% de ces logements seront des logements sociaux. Est-il vraiment nécessaire de s’obstiner, encore, à construire le long de cet axe routier ?
- Alors prenons un petit moment pour reparler de cette route. Au démarrage du projet, en 2016, 40.000 passages par jour étaient relevés, avec une pollution sonore et atmosphérique énorme. La carte du bruit de Rezé de 2015 montre que ces parcelles ont atteint jusqu’à 70 décibels Lden de gêne sonore. C’est-à-dire une gêne considérée comme forte à très forte. Pour trouver pire à Rezé, il faudrait habiter directement sur un axe de circulation majeure. Qui dans cette assemblée trouverait souhaitable d’habiter au bord de l’axe routier le plus dense de l’agglomération à l’intérieur du périphérique ?
Nous avons cru comprendre que le trafic routier diminuerait drastiquement pour 2035, grâce à l’abandon progressif de la voiture. Malgré nos demandes pour obtenir les études de trafic, comme celle de Systra ou celle de l’Auran (qui a bénéficié pour cela d’une subvention de 80.000 € de la ville, en 2017), nous n’avons pu obtenir le moindre élément d’information. On ne saura donc pas par quel tour de magie le recours à la voiture baissera, tandis que le nombre d’habitants augmentera.
Et même si le trafic routier baissait de moitié, le bruit, lui, ne baisserait que de 3 décibels. - A-t-on aussi suffisamment abordé la question des espaces végétaux ?
L’étude 2020 de l’Auran montre que Rezé est la commune la plus chaude de la métropole, et que le quartier de Port-au-Blé est déjà 4°C plus chaud que la moyenne du département. La parcelle concernée est aujourd’hui majoritairement végétalisée, avec des arbres à protéger. Ils font partie du patrimoine à conserver, recensé par la ville et la population en 2021. Et c’est un point tellement important que la ville l’a inclus à son avis sur la modification du Plan Local d’Urbanisme métropolitain. En indiquant que la protection du patrimoine de la rue Véga était à l’étude et dépendait de la décision des élus.
C’est donc ce soir que nous décidons si l’on préserve cet ilot de fraîcheur ou si on le transforme en ilot de chaleur supplémentaire avec ces deux tours. - A-t-on enfin pensé à l’école Port-au-Blé, et aux difficultés que rencontrent actuellement les enfants et l’équipe éducative de cette école à la limite de la surcharge ? Est-ce de cette manière que l’on peut favoriser la mixité sociale ?
Nous parlons donc là d’un projet qui devrait, en toute logique, s’inscrire dans le nouveau Protocole urbain de la ville de Rezé, et dont les principaux engagements sont, je cite, « une ville apaisée », « avec une évolution mesurée », « une ville nature et nourricière ».
Or, nous avons devant nous un projet qui concentre une très grande proximité avec le trafic routier, le bruit assourdissant et permanent, la densification, la chaleur étouffante, l’école débordée, pour des familles qui, pour beaucoup, devront affronter aussi des difficultés financières et sociales. Nous le redisons : il est affligeant de persister dans ce projet.
D’autres solutions existent aussi, qui pourraient être explorées, avant de tout bétonner : la réquisition de logements vides, la reconfiguration et la rénovation des logements existants, l’encadrement des loyers, la lutte contre les résidences secondaires, le conventionnement à loyer modéré avec des bailleurs privés, etc. Ce sont des pistes pour lutter contre la spéculation des loueurs et des vendeurs, ne les laissons pas de côté.
38. Convention de coopération avec la ville d’Abu Dis
Les villes de Rezé et d’ABU Dis ont tissé des liens de coopération depuis de nombreuses années et en tant que Rezéen.nes nous en sommes fier.es. Rezé à Gauche Toute soutient l’action de la ville et plus largement les actions de solidarité et de défense des droits humains avec la population palestinienne dans les territoires occupés de Cisjordanie et à Gaza.
Dans le même sens, nous soutiendrons le voeu qui nous sera proposé, dans quelques minutes, sur la situation dramatique que vit Sala Hamouri.
Bien évidemment nous voterons POUR cette convention que nous soutenons pleinement.
Par ailleurs, comme la convention le stipule, pour nous permettre de suivre l’évolution des objectifs définis dans cette convention, il serait intéressant d’avoir, en conseil municipal, des bilans des activités réalisées dans le centre socio culturel et le centre de santé, ainsi que des retours sur les voyages annuels des délégations.
Chaque renouvellement de convention qui engage des fonds publics mérite un retour afin que les rezéen-nes sachent comment sont utilisés les financements que nous octroyons à ces actions de solidarités.
Nous avons la même remarque pour la convention avec la ville de Konkh que nous verrons dans la délibération suivante.