Interventions de Rezé à Gauche Toute au conseil municipal du 27 septembre 2019.
2 – Rapport d’activités 2018 de Nantes-Métropole
Les politiques publiques exercées par la Métropole sont fondamentales pour la vie quotidienne des habitants : transports, voirie et espaces publics, urbanisme, logement, cycle de l’eau, déchets, grands équipements, espaces naturels, enseignement supérieur, développement économique etc…
La métropole consacre un budget par habitant équivalent à celui de la commune, environ 2000 euros par an.
Tout cela mérite mieux qu’une présentation à la fois longue et frustrante une fois par an en Conseil Municipal. Cette hyper concentration d’information, et les 20 minutes que nous passons ensuite à faire des déclarations à leur sujet, car il s’agit bien de déclarations juxtaposées et pas d’un débat, sont finalement stériles.
Depuis plusieurs années, nous vous faisons la demande d’une présentation découpée de ce rapport sur plusieurs conseils municipaux pour en permettre un examen plus sérieux. Non seulement cette demande n’est pas suivie d’effet, mais la présentation s’inscrit aujourd’hui dans un ordre du jour de 40 points tandis que vous décidez d’annuler le conseil municipal de novembre, qui aurait pu justement permettre de prendre du temps sur ce rapport.
Petite exception, vous acceptez cette année de faire un focus sur la compétence eau, nous en reparlerons ensuite.
Pour le reste des compétences de la métropole, encore une fois fondamentales, nous n’interviendrons pas aujourd’hui à la va-vite.
Nous nous focaliserons plutôt sur le fonctionnement démocratique de la métropole.
Nous l’avons dit l’année dernière, nous avons 6 collègues élu·e·s municipaux qui sont aussi conseiller·e·s communautaires.
Quels retours directs font-elles/ils à nous leurs collègues, et aux habitant·e·s des politiques qu’elles/ils suivent et décident à la métropole ? Quasiment aucun.
Nous consultent-elles/ils parfois sur des questions importantes qui se prennent ou se profilent à la métropole, et qui parfois, on peut le supposer, doivent leur causer des états d’âme ? Non.
Alors oui, nous le reconnaissons, tout cela est difficile, le temps nous manque à tou·te·s pour organiser ces échanges. Vous l’avez dit, M. le Maire, à l’occasion de la présentation du rapport d’activités de l’an passé.
C’est certes difficile, mais vous devez mesurer les effets néfastes d’un éloignement toujours plus important de la décision vis à vis du citoyen.
Le rapport de la population à l’élu municipal existe encore, mais celui à l’élu communautaire est quasiment inexistant.
Nous devons réfléchir collectivement à ce grave état de fait.
La majorité municipale n’est pas la seule responsable de cette situation.
Mais elle semble s’en accommoder, du moins en apparence.
Un exemple : les modalités d’élection des conseillers communautaires.
Va-t-on en mars prochain, comme aux élections précédentes, voter presque sans le savoir pour les conseillers communautaires, pré-fléchés sur la liste municipale et avec le même bulletin que pour les conseillers municipaux ?
Ou va-t-on avoir enfin une modalité d’élection plus directe, par un vote sur des listes communautaires distinctes de listes municipales ?
Ce point est central.
Le gouvernement avait annoncé qu’il fixerait ces modalités début 2019, mais aujourd’hui, 6 mois avant les élections, on attend toujours ce décret.
C’est scandaleux, et nous n’avons pas entendu les autres groupes politiques de Rezé sur ce point.
Pour notre part, nous dénonçons l’incurie du gouvernement Macron, et ses petits calculs électoraux de dernière minute sur ce sujet.
Dernier point : la question du fameux « pacte » politique passé au moment de la création, à l’initiative de Jean-Marc Ayrault, du District en 1992, puis de la Communauté Urbaine de Nantes en 2001.
Selon ce pacte, qui nous a été rappelé récemment en commission, les communes, via notamment la conférence des maires, disposeraient d’une forme de droit de véto sur les décisions de Nantes Métropole sur leur territoire. Par exemple sur une opération d’urbanisme, ou d’équipement, ou d’organisation d’un service (déchets ou autre).
C’est sans doute vrai en partie, mais en partie seulement. Pour la raison essentielle que ce pacte n’a rien de contraignant juridiquement, et n’engage que ceux qui l’avaient élaboré.
De fait, ce pacte montre de plus en plus des signes de faiblesse. Par exemple, comment expliquer que le maire de Sainte-Luce-sur-Loire se soit abstenu sur l’adoption du PLUm en avril dernier, sinon que la métropole a imposé à la commune des orientations dont elle ne voulait pas ?
Mais on peut considérer que ce pacte existe encore en apparence.
Selon nous, ce n’est pas parce ce qu’il est solide, mais parce qu’il repose sur un alignement politique global des communes sur les orientations de la ville centre.
Alignement idéologique des grandes villes sur les grandes orientations nantaises, à commencer par l’attractivité et la gentrification, mais aussi le numérique sur lequel vous avez beaucoup insisté dans votre présentation, alignement plus contraint pour les petites communes pour qui la négociation politique, financière et technique, avec les grandes villes est déséquilibrée.
Merci de votre attention.
2 bis : NM rapport d’activité – point sur l’eau
La remunicipalisation de la gestion de l’eau et de l’assainissement fait partie de nos axes programmatiques. Nos prédécesseurs élus Rezé à Gauche Toute avaient déjà essayé, dès 2008, d’initier un débat municipal sur le sujet.
Ce qui anime notre volonté d’un passage en régie publique de l’eau sur Rezé, en lien avec nos listes amies sur toute l’agglomération nantaise :
- L’eau est un bien commun. Cette question prend encore plus d’importance dans le contexte actuel d’urgence climatique. Doit-on déléguer la gestion et la maîtrise de ce bien commun à une entreprise privée ? Pour notre groupe c’est non.
- La multinationale Veolia Suez contredit des valeurs de ce conseil municipal (les vœux sur le CETA nous rappelle nos obligations dans la conception des rapports entre entreprise privée et collectivité). Or cette multinationale a par exemple reçu le prix Pinocchio décerné par les amis de la Terre pour sa gestion de l’eau dans la ville de Nagpur en Inde.
- L’expérience intéressante de villes telles que Paris ou Grenoble ou Nice qui sont repassées en régie publique s’inscrit dans un mouvement national (et international) de villes qui prennent conscience que l’eau n’est pas un marché comme les autres. C’est une tendance mouvement régulière et continue depuis au moins 15 ans. Un mouvement inverse de celui des années 90. La Ville peut intégrer ce mouvement.
Les points à travailler. Nous n’imaginons pas que le passage d’une gestion à une autre se fera en 3 mois.
Cela nécessite de la part des porteurs de ce projet la maîtrise et la compréhension de plusieurs points techniques ; nous avons relevé ceux-là :
- l’articulation du court terme et du long terme, par exemple pour l’entretien des réseaux
- la question du maintien de l‘expertise des salariés qui gèrent l’eau et l’assainissement.
- statuts et rémunération des salariés.
- la tarification : comment la rendre à la fois écologique et sociale ?
- articulation entre le petit cycle et le grand cycle de l’eau, tous 2 compétence de Nantes Métropole
- qui décide ? Avec deux sous-questions : celle de la délégation de décisions au privé, et celle de l’articulation entre les échelons communal et métropolitain et la place des habitant.
Vous avez la liste de nos valeurs et des points qu’on souhaite débattre ensemble. Nous souhaitons un débat pérenne sur un temps long. Pourquoi pas un débat qui permette un choix par tous les habitants de Rezé.
Merci d’ouvrir ce débat aujourd’hui. Mais il aurait dû avoir lieu bien avant à la reconduction du contrat en décembre 2017. A notre grande surprise, la majorité a préféré laisser reconduire presqu’en catimini le contrat sans que cela n’étonne ni le maire, ni ses adjoints, ni les conseillers communautaires.
Rezé est maintenant engagé pour 96 mois depuis décembre 2017 (il en reste 74).
Dont acte.
Notre association citoyenne ne voudrait cependant pas sauter deux fois de suite à la corde. Chat échaudé craint l’eau (froide). Nous sommes donc (surtout) intéressés par vos convictions et celles des autres groupes afin d’inscrire ce débat dans la durée avant la signature du prochain contrat.
6 – Rapport d’accessibilité 2018
Lors de la préparation du conseil municipal de juin 2018 au cours duquel nous était présenté le précédent rapport annuel de la commission communale d’accessibilité, nous avions exprimé nos difficultés à évaluer ce document dans la mesure où RàGt n’était pas destinataire des compte rendus des discussions ayant lieu au sein de cette commission.
Nous avons donc été satisfaits d’être convié-e-s à participer à ces réunions où nous pensions être au plus près de la parole des associations présentes.
Mais notre participation nous a permis de constater que ces commissions se limitent la plupart du temps à dérouler l’ordre du jour dans un espace étroit qui ne permet pas d’aller plus en avant dans l’expression et le traitement des difficultés concrètes et quotidiennes relevées par les représentant-e-s des personnes porteurs d’un handicap.
Quelles priorités sont définies collectivement au sein de cette commission ? Quelles réponses donne t-on aux remarques des personnes conviées aux visites d’équipements préalables à leur mise en accessibilité ? Quel état des lieux de l’offre de logements accessibles sur la commune ? Quelles autres propositions en matière d’accessibilité ?
La commune c’est le 1er niveau d’administration pour faciliter concrètement la vie des citoyen·ne·s, et en particulier de celles et ceux en situation de handicap, si besoin en mobilisant des ressources et des compétences communautaires ou départementales, qu’il s’agisse des équipements (écoles, foyers, crèches, …), d’action sociale, de l’urbanisme, de la voirie, de la gestion des déchets.
C’est pourquoi nous demandons que des rencontres régulières entre les représentant·e·s des personnes handicapées de la Commission d’Accessibilité de Rezé et leurs homologues de Nantes Métropole soient organisées par la municipalité.
8 – Dispositif « voisins attentifs »
Lors de l’examen de la politique de tranquillité publique en Conseil Municipal de septembre 2017, nous avions souligné la différence potentielle entre insécurité réelle, et sentiment d’insécurité.
Sur l’insécurité réelle, rien n’apparaît dans la délibération, et en particulier pas de statistiques récentes.
Mais c’est surtout sur le sentiment d’insécurité que cette nouvelle proposition de « voisins attentifs » vise à agir, plutôt que sur l’insécurité elle-même.
Et pourquoi pas, cela nous semble un objectif entendable en soi.
Si nous rejoignons l’objectif, nous avons de sérieux doutes sur le moyen proposé, c’est à dire un dispositif qui repose sur la désignation de référent·e·s par quartiers ou micro-quartiers. Ceci présente à nos yeux plusieurs défauts importants :
- cela créée une inégalité de relations entre les habitant·e·s et le service public de sécurité. Les référent·e·s auront en effet un lien privilégié avec les services de tranquillité et la police. Or chaque habitant·e peut d’ores et déjà faire appel directement à ces services pour tout signalement. L’enjeu serait donc de le faire savoir, plutôt que de créer des intermédiaires. Intermédiaires qui de surcroît ne pourront pas retranscrire les faits et demandes aussi précisément que les personnes directement concernées ou témoins.
- les réferent·e·s seront nommé·e·s selon la seule volonté finale du maire, selon des critères qui nous semblent pour certains subjectifs, en particulier « l’honorabilité » des personnes.
- l’attribution de prérogatives particulières à certain·e·s citoyen·ne·s, même si elle est très encadrée, porte le germe de possibilités de dérives. Et son encadrement mobilise des moyens publics, notamment humains, supplémentaires.
Alors vous nous avez longuement expliqué en commission et dans votre présentation que votre intention était surtout de favoriser le lien social. Là encore, nous sommes d’accord à 100% avec l’objectif, mais beaucoup moins avec les moyens.
En effet, créer du lien social en partant d’une thématique intrinsèquement négative, l’insécurité, ne nous semble pas la meilleure idée. On ne construit pas du lien social sur la peur ou la suspicion, même dans les cas où ces dernières sont en partie fondées.
Vous pouvez bien changer le terme « vigilants » en « attentifs », écrire 2 fois le mot « solidarité » dans la délibération, et 3 fois dans la convention annexée, cela ne suffit pas à créer plus de solidarité réelle sur le terrain.
Nous voyons également là un élément de confusion au sein de la population, dans sa lisibilité des politiques et des interventions publiques. La police doit s’occuper prioritairement de sécurité, à d’autres services publics de s’occuper prioritairement du lien social. Même si les préoccupations se croisent évidemment.
Pour ces raisons, nous n’approuverons pas cette délibération.
Comme toujours quand nous nous opposons, nous proposons des alternatives :
- 1ere proposition : communiquer plus fortement auprès de tou·te·s les citoyen·ne·s, et dès l’école, sur le rôle et l’organisation de la police et des services de tranquillité publique. Leur expliquer que, où qu’ils habitent en France, ils y ont tous accès, sans intermédiaire, que c’est un droit, que c’est payé par l’impôt, qu’ils doivent être bien reçus et écoutés – et c’est d’ailleurs bien souvent le cas dans les commissariats. Et que s’ils ont des difficultés dans leurs relations avec ces services, ils ont le droit de les exprimer, et si besoin de demander des améliorations. La police est d’ailleurs dans cette démarche puisque par exemple elle mène en ce moment une enquête nationale sur la qualité du lien entre la population et les forces de sécurité intérieure.
- 2eme proposition : que la Ville, par tous les moyens en sa possession et notamment par le biais de ses élu·e·s, à commencer par les plus influents d’entre eux, mène une action politique résolue pour améliorer la proximité et l’accessibilité des services de police à Rezé : concrètement, demander au Ministère de l’intérieur d’affecter plus de moyens pour que le commissariat de Rezé élargisse significativement ses horaires d’ouverture, et ouvre le weekend. Dans une ville de 40 000 habitants, il n’est pas normal de devoir aller à Waldeck Rousseau à Nantes, avec souvent plusieurs heures d’attente, pour déposer une main courante ou une plainte après 18h00 ou le weekend. Et si le Ministère de l’intérieur manque de moyens, il peut en trouver en redéployant ceux consacrés à la répression grandissante des mouvements sociaux.
Merci de votre attention
15 – Prévoyance – Choix du titulaire de la convention 2020/2026
En commission, suite à notre questionnement, nous avons appris que les 2 syndicats de représentants du personnel au comité technique, s’étaient abstenus sur ce dossier, pour cause de non revalorisation de la participation de la Ville-employeur aux cotisations prévoyance des agents.
De fait, si les garanties proposées sont intéressantes, les nouvelles dispositions vont en revanche engendrer une hausse de la cotisation des agents qui choisissent cette garantie.
Par ailleurs, la délibération du 1er avril 2011 qui instituait la participation de l’employeur à la prévoyance stipulait, je cite : « Le montant de la participation sera réajusté, par période de 3 ans, dans le cadre des négociations avec les partenaires sociaux. »
Notre question est donc : envisagez-vous d’engager avec les partenaires sociaux, des négociations à ce sujet, d’ici la fin du mandat ?
Je dis bien « la fin du mandat », ne nous faites pas l’entourloupe que vous venez de faire sur la délibération relative aux MENS M . le Maire, où vous avez dit en toute fin de votre réponse, juste avant de passer au vote, que le bilan sur les MENS sera fait « au début du prochain mandat ».
16 – Modalités de prise en charge par l’employeur de frais médicaux en lien avec l’exercice professionnel et à visée préventive
Le plafonnement prévu implique que, dans certains cas, des frais médicaux rendus nécessaires par l’exposition professionnelle et prescrits par un médecin pourront être en partie à la charge de l’agent.
Nous trouvons cela totalement inacceptable.
En commission, on nous a indiqué que, dans la grande majorité des cas, par exemple pour des vaccins classiques, le reste à charge des agents sera inférieur au plafond de 50 euros, et qu’ils seront donc intégralement remboursés.
Raison de plus pour ne pas instituer de plafond : puisque les cas de dépassement de ce montant seront rares, ce ne sera pas une ruine pour les finances de la Ville.
Si le plafonnement est supprimé, nous voterons « Pour » cette délibération.
22 – Constitution d’une servitude de passage au profit de la commune de Bouguenais – Chemin du Couvent – Jaguère
C’est un beau projet. Bien sûr nous l’approuvons.
Force est de constater que Bouguenais est en avance sur Rezé sur l’amélioration des mobilités quotidiennes à pied ou à vélo. Nous attendons toujours un grand plan des mobilités « actives » sur Rezé.
Ce projet bénéficiera autant aux Bouguenaisien·e·s qu’au Rezéen·ne·s, pour passer, dans un cadre agréable et sans voitures, d’une commune à l’autre via le nord de la Jaguére, à des fins aussi bien utilitaires (faire ses courses, aller voir des proches, se rendre à une activité…) que récréatives (promenade, jogging…).
La moindre des choses, au-delà d’accepter la servitude de passage sur un terrain de la Ville, aurait été de proposer à Bouguenais de partager les frais de mise en place de ce cheminement et de la passerelle, si besoin, peut-être, en l’élargissant pour en améliorer le confort ou la praticabilité en poussette ou à vélo.
32 – Subvention association SMIR
« Entre juin 2017 et septembre 2019, l’évolution de l’engagement de la ville est incontestable.
Le travail des 3 associations est reconnu. Nous voterons la subvention à SMIR.
Nous voulons souligner que des interventions qui paraissaient impossibles il y a un an sont aujourd’hui réelles à Rezé. La perspective de la domiciliation au CCAS de Rezé, les mises à disposition de logement… »
Nous voulons souligner 3 points.
Sur l’école publique :
Texte initialement prévu :
« Vous l’écrivez, la plupart des jeunes sont scolarisés dans le privé. Ce qui traduit un manque d’adaptation de l’école publique et de volonté de celles et ceux qui la dirigent. Vous prenez l’initiative d’aller rencontrer le nouveau proviseur des lycées publics de la ville. Est-ce qu’une action des maires de l’agglomération qui sont concernés est envisageable auprès de l’académie ? quel a été le travail des 3 conseillers communautaires sur ce dossier ? La maire devait à la rentrée interpeller le DASEN et le Préfet avec un courrier. »
Sur les limites de l’engagement bénévole :
Partie conservée :
« La Ville devrait dès maintenant réfléchir à ce qui peut être mis en place, notamment en augmentant les moyens pour embaucher des salariés, si les bras des bénévoles devaient baisser de rythme.
Il y a d’autres associations qui accompagnent des jeunes sur Rezé. Par exemple Welcome. Il y a aussi des habitants isolés. La Ville est-elle en lien avec d’autres associations et citoyens ? La mairie pourrait jouer un rôle de fédérateur entre associations ? »
La question du travail sans papier :
« Le temps passe vite et les jeunes à propos desquels RàGT interpellait la ville en juin 2017 ont pris 2 années. Certains ont donc 18 ans et plus. Si vous êtes à Rezé depuis plusieurs mois, plusieurs années, votre vie est pour l’instant ici dans cette agglomération. Et il va bien falloir travailler pour faire sa vie ; or plusieurs jeunes sont inscrits à l’école ont passé ou passent un CAP un bac pro. L’étape d’après, c’est le BTS souvent en apprentissage dans des branches métiers moins prisées. La plupart aspire également à être autonomes vis à vis des associations qui les soutiennent. Les jeunes ont d’ailleurs trouvé des entreprises pour les accueillir mais sans récépissé de titre de séjour quasiment impossible d’avoir un apprentissage ou un petit boulot. Il faudrait là comme sur l’école publique une action politique. Il ne s’agit pas d’agir hors légalité et d’ouvrir le monde de l’entreprise a des possibilités de contrat travail « faussées ».
On est sur des situations identifiées à Rezé ; c’est à dire des personnes qui ont une activité scolaire, un logement, un réseau d’adultes, en lien avec une ou plusieurs associations. La Ville ne devrait-elle pas agir au niveau des parlementaires pour un aménagement de la loi ? »
34 – Projet de construction d’un EHPAD aux Mahaudières
Quel est le lien entre un EHPAD à construire aux Mahaudieres et une résidence pour des jeunes sportifs à construire à la Trocardière ? La réponse se trouve dans la note de synthèse « Rezé ville-Nature » rédigée par Philippe Clergeau en 2016 suite à la cartographie des corridors écologiques réalisée en 2011.
Réponse : Les deux bâtiments impactent tous deux le même corridor écologique. Celui-ci peut être créé entre la Loire et la Jaguère, en passant par le parc des Mahaudières, le Château, le parc Paul Alain puis le square de la rue du bas Landreau.
A la différence du projet Trocardière, la ville n’a pas oublié cette fois de mentionner dans la délibération le respect de son engagement : il y est question, je cite, d’ « une réalisation conduite en lien avec la mise en place de la trame verte et bleue (corridors écologiques transversaux)….»
Apres étude des éléments que vous nous avez donnés, nous émettons de très sérieux doutes sur la possibilité de concilier le bâtiment projeté et l’avenir d’un corridor.
En positionnant un bâtiment sur la parcelle indiquée, on condamne le dernier passage possible.
Une carte serait plus explicite. Pour la délibération sur la Trocadière, nous en avions produit une, vous n’avez pas jugé utile de la transmettre aux Conseiller municipaux, cette fois ci nous n’avons pas refait le travail pour rien, mais nous sommes disposés à le faire si ce dossier était reporté.
L’option alternative de la rénovation des deux bâtiments existants a été évacuée, car trop coûteuse. Vous nous demandez de vous croire sur parole ; mais vu l’enjeu nous ne pouvons pas voter uniquement sur parole.
Nous imaginons également la difficulté de mener les travaux dans des bâtiments actuellement occupés, mais dans ce cas il faudrait nous dire si vous avez recherché d’autres parcelles sur la ville, et si oui, pourquoi elles n’ont pas été retenues.
Un 2eme point de la délibération nous interroge quand il est écrit :
« …Cette emprise est depuis de nombreuses années non utilisée et ne présente aucun aménagement indispensable à l’exercice d’une mission de service public… »
Ce point de la délibération n’est pas tout à fait exact car le conseil citoyen du château a tenu sur cet emplacement un vide grenier les 2 dernières années avec un certain succès.
Il faut souligner que « sortir » du château n’est pas si simple que cela pour des familles ou et des habitants isolés. Cela peut paraître surprenant car il suffit de prendre le tram, et l’arrêt d’après vous êtes sortis du Château. Pourtant quitter un lieu familier et découvrir les alentours n’est pas toujours évident.
Ces deux points, corridors écologiques et bien vivre des habitants, pourraient tous deux trouver la même réponse dans la reconstitution d’une coulée verte, en plein sol et continue, entre la Loire et la Jaguère.
Votre position relève d’une forme de schizophrénie, ou du moins de paradoxe : d’un côté vous invoquez la trame verte et les corridors, et de l’autre, concrètement, vous avez, avec le PLUm il y a 2 ans, transformé une parcelle anciennement classée en zone naturelle en parcelle constructible. Et ce alors même qu’elle se situe en plein milieu d’un des deux seuls corridors potentiels de la commune que vos propres études avaient précédemment identifiés.
Nous ne pouvons pas accepter ce projet en l’état.
39 : Modulaires Ecole maternelle Château Sud
Après l’école Port au Blé, c’est au tour de celle de Château Sud de recevoir des modulaires plutôt que du bâti durable. Rappelons que ce type de construction ne permet pas d’atteindre un niveau de performance énergétique maximale, qui devrait pourtant désormais être la règle face à l’urgence climatique. Il a de plus une durée de vie plus limitée pour un investissement conséquent.
A notre interrogation sur les raisons de ce choix, il nous a été répondu le caractère d’urgence du projet, imposé par une livraison à la rentrée 2020 pour accueillir les effectifs grandissants de l’école. Est-ce à dire qu’il n’y a pas eu anticipation des conséquences de l’accroissement de la population sur la commune, de la fermeture de l’école de la Galarnière et aucun signal d’alerte envoyé par la communauté éducative ? Dans le cas présent, nous n’en savons rien, mais nous savons qu’il y a déjà eu ailleurs des erreurs d’anticipation, par exemple à l’école Port au Blé, où, dès 2001, le Conseil d’école avait demandé la création d’un comité de pilotage sur un projet d’agrandissement, demande non suivie d’effet, avec pour conséquence la pose en urgence de 4 modulaires sur le terrain herbeux de l’école.
Depuis, il a été établi les périmètres mixtes dans la carte scolaire pour ventiler les effectifs vers des écoles moins chargées, ce qui en soi est plutôt positif. Cette ventilation devrait être encore facilitée, depuis quelques années, par la centralisation municipale des inscriptions des familles dans les écoles.
Et pourtant, on assiste à des écoles surchargées, et d’autres écoles en relatif sous-effectif. Comment expliquer cela ?
Les équipes enseignantes connaissent les familles et leur quartier, et pourraient apporter à la Ville un éclairage pertinent sur les projections à moyen et long terme. Il semble que cette contribution ne soit pas exploitée à son plein potentiel.
Alors, s’il y a urgence, c’est bien celle d’initier une table ronde avec les acteurs concernés, familles, enseignant·e·s, conseils de quartiers, CSC, afin de partager la vision de l’évolution des effectifs, quartier par quartier, école par école, plutôt que de prendre des décisions en vase clos selon une logique difficile à comprendre.
Dans le cas présent, nous n’avons pas assez de visibilité pour savoir si l’évolution des effectifs de Château sud pouvait être mieux anticipée, c’est pourquoi nous nous abstiendrons sur cette délibération.