Interventions de Rezé à Gauche Toute au conseil municipal du 8 février 2019.
5. Débat d’orientation budgétaire
Alors que les recettes de fonctionnement projetées vont augmenter d’environ 2 millions d’euros entre 2018 et 2020, le cadrage sur les dépenses de fonctionnement est très strict : seulement 500 000 euros d’augmentation sur la même période, soit 4 fois moins que l’augmentation des recettes. À part les dépenses de personnel qui augmentent au minimum et presque mathématiquement, en lien avec l’augmentation du point d’indice et le Glissement Vieillesse-Technicité, les autres dépenses générales de fonctionnement sont contraintes à la baisse, et les subventions sont figées pour les 2 ans à venir. Par ailleurs, la masse salariale stagne.
Tout ceci alors que, dans un contexte d’augmentation de la population, les besoins de services quotidiens à la population augmentent.
Une fois de plus nous nous inquiétons de cette forme d’austérité sur les dépenses de fonctionnement, qui sert à alimenter des dépenses d’investissement grandissantes.
Il ne s’agit absolument pas pour nous de réfuter l’intérêt des dépenses d’investissement, mais de revendiquer un meilleur équilibre dans l’affectation des recettes grandissantes.
Ce constat mis à part, l’actualité des derniers mois souligne la difficulté pour de nombreux citoyen·ne·s, dans toute la France, à faire le lien entre des prélèvements jugés trop élevés et des services publics qu’ils souhaitent plus proches de leur besoins.
Dans ce contexte, et pour en revenir au budget municipal, nous rejoignons la plupart des orientations affichées, mais nous voulons souligner l’intérêt qu’il y aurait à rendre beaucoup plus lisible les montants budgétaires qui sont rattachés à chacune d’elles. Cela permettrait aux habitant·e·s de faire le lien entre les priorités affichées en parole, et la réalité des actes, c’est à dire des moyens financiers alloués.
Nous en revenons donc, une fois de plus, à notre proposition d’une commission finances qui, à l’instar des 3 autres commissions, serait ouverte à tous les conseillers municipaux, et siégerait à la même fréquence que les conseils municipaux. Cette commission pourrait également être ouverte de temps en temps à des citoyen·ne·s selon un format adapté. Ces derniers pourraient apporter un éclairage précieux sur ce qui est clair et ce qui ne l’est pas pour un administré lambda.
Imaginons par exemple une priorité donnée par la majorité sur l’éducation populaire. La commission pourrait évaluer les investissements concernant cette priorité sur 3 secteurs où la participation citoyenne s’exprime à Rezé : la culture, le sport, le secteur socio-culturel.
Il s’agit juste d’un exemple…l’enjeu c’est la maturité du débat politique. Pas d’appropriation des budgets par la population = démocratie participative tronquée.
Cette commission finance ne serait qu’un pas de plus vers la réappropriation par les citoyen·ne·s des budgets de la ville et des impôts qui financent les biens communs.