Interventions au conseil municipal du 19 mai 2017

Interventions de Rezé à Gauche Toute au conseil municipal du 19 mai 2017.

8. Ville de Rezé et services annexes – Affectation des résultats 2016

Puisque, et nous le regrettons vivement, les dotations de fonctionnement de l’État baissent, la situation budgétaire municipale va être de plus en plus tendue dans les années à venir.
Ceci a bien été mis en évidence lors des préparations budgétaires des années précédentes, et nous faisons crédit à votre majorité de sa bonne anticipation sur ce point.

Il va donc falloir réduire la voilure, en valeur absolue et encore plus en valeur relative, c’est à dire en dépense par habitant, puisque la population augmente.
Autrement dit, il va falloir faire preuve de sobriété.
Cela n’est pas forcément négatif à nos yeux, à condition de ne pas confondre sobriété et austérité. Mais nous reviendrons plus en détail sur ce point une prochaine fois.

En proposant, par cette délibération, d’affecter, pour le budget principal, une partie non négligeable (412 000 euros) de l’excédent de fonctionnement 2016 sur l’investissement 2017, vous réduisez d’autant la constitution de réserves de recettes de fonctionnement pour les années à venir.
Or ces recettes, nous l’avons vu, vont manquer de plus en plus.
Ce faisant, vous êtes cohérents avec la position que vous avez défendue lors du dernier débat d’orientation budgétaire, à savoir concentrer les efforts d’économie sur le fonctionnement, et maintenir sur le mandat actuel un niveau d’investissement équivalent au mandat précédent, soit 8,5 M€ par an en moyenne.

Nous pensons pour notre part que la sobriété doit s’appliquer tout autant à l’investissement qu’au fonctionnement. Idem pour l’efficacité des dépenses. L’efficacité c’est la réalisation d’un service équivalent à moindre frais. Il y a certes des leviers d’efficacité à trouver en fonctionnement, mais nous pensons qu’il y en a tout autant, sinon plus, à trouver en investissement. Enfin, comme l’ont déjà dit nos prédécesseurs, la plupart du temps, un investissement nouveau génère des dépenses de fonctionnement nouvelles.

Vous pourrez nous dire : « Mais les investissements préparent l’avenir ». Oui, certes, mais le fonctionnement le prépare aussi : demain la population aura toujours, et peut être même plus qu’aujourd’hui, un important besoin de services publics. Mais de services réellement publics, c’est à dire libérés des logiques de profit financier, c’est à dire assurés par des moyens —notamment des moyens humains— publics.

C’est pourquoi l’équation « baisse de dépenses de fonctionnement et maintien de l’investissement » ne nous semble pas la bonne, et nous voterons contre cette délibération.

Nous avons donc une vraie divergence politique sur ce point, et il ne sous semble pas que nous la résoudrons, ainsi que d’autres questions, dans l’entre-soi des élu-e-s. Nous pensons que l’avis direct de la population serait précieux. C’est pourquoi nous avons décliné la proposition que vous nous avez faite en 2015 de présidence d’une commission municipale d’évaluation des politiques publiques, puis la proposition en 2016 d’une préparation budgétaire plus poussée, entre nous et quelques élu-e-s et technicien-ne-s de la majorité. La gymnastique budgétaire est certes complexe, mais les citoyen-ne-s sont capables d’en comprendre les grandes lignes si on la leur explique bien.

Nous proposons à nouveau la constitution d’un groupe de concertation sur le budget ouvert à des citoyen-ne-s, comme le permet le règlement intérieur du Conseil Municipal.