Interventions de Rezé à Gauche Toute au conseil municipal du 25 juin 2025.
2. Accessibilité des personnes en situation de handicap – Présentation du rapport
annuel 2024
Merci aux services pour ce rapport qui comme chaque année est très fourni et très détaillé. Dans ce rapport nous retenons entre autres que 75% des Établissements Recevant du Public relevant de la municipalité sont devenus accessibles, soit plus que la moyenne en France qui dépasse à peine 50%.
Certes les sommes engagées pour l’amélioration de l’accessibilité des ERP sont conséquentes (Plus de 4 millions et demi d’euros depuis 2016), mais elles comblent l’important retard des politiques « handicap » gouvernementales, et permettent aux personnes concernées de vivre de manière plus autonome. Et rappelons que lorsqu’un lieu n’est pas accessible, nous en excluons entre 6 et 16% de la population porteuse de handicap.
Mais le rôle de la commission communale d’accessibilité ne doit pas s’arrêter là. Des travaux de mise en accessibilité sont encore programmés et de nouveaux projets viendront sans aucun doute doter la ville d’équipements et aménagements supplémentaires pour lesquels l’expertise de la CCA sera requise.
D’ailleurs, la mise en accessibilité de la cité passe également par le Plan de Mise en Accessibilité de la Voirie et des aménagements des espaces publics, pour lequel la CCA et ses membres pourraient être utilement mobilisés, à côté des autres acteurs.
Lors du conseil municipal du 11 avril 2024, nous avons adopté une feuille de route handicap-inclusion. La Commission Accessibilité pourrait suivre sa mise en œuvre et apporter ses contributions pour en améliorer la volonté d’inclusion des élu·es. Par exemple pour l’accès aux soins des personnes handicapées qui reste un problème important, du fait de l’inaccessibilité des cabinets médicaux et du matériel médical.
L’accessibilité, condition de l’inclusion, touche de nombreux domaines, au-delà du « bâti » et des normes réglementaires. L’accessibilité, pour être effective, demande une approche systématique et transverse, sur tous les sujets et projets abordés en conseil municipal, de manière à anticiper et penser plus largement les aménagements et compensations nécessaires.
27. Charte métropolitaine des arbres – Approbation
Cette charte est une excellente proposition. Elle propose des engagements qui sont pour une bonne part précis et quantifiables, ce qui permettra de suivre dans les années qui viennent les efforts et les résultats de l’ensemble des communes de la métropole dans la défense et le développement des espaces arborés.
Nous vivons une période de changement climatique fort et brutal. Au-delà de la vague de chaleur que nous venons de traverser et des suivantes qui ne sauraient tarder, le climat dans notre région et en France plus largement est de plus en plus chaud et humide.
Le rapport de Météo France « À quel climat s’adapter selon la trajectoire de réchauffement de référence pour s’adapter au changement climatique », nous apprend que nous subissons aujourd’hui un réchauffement moyen d’à peine 2°C en été par rapport à l’ère pré-industrielle. Cela s’est déjà pourtant traduit par une accélération de phénomènes climatiques dangereux, comme les sécheresses, les fortes précipitations, et les canicules.
En 2100, une année que connaîtront les rezéenes et rezéens qui fréquentent aujourd’hui les écoles de la ville, on attend un réchauffement de +5 à +6 degrés en été ici. Dans ce contexte, et alors qu’on sait qu’un arbre développé fournit un rafraîchissement comparable à un climatiseur, mais sans aucune pollution, la charte métropolitaine des arbres énonce clairement, je cite, qu’ « il est primordial de préserver les arbres existants, et surtout les vieux arbres ».
C’est important, car nous avons je crois parfois pu considérer les arbres existants du territoire comme une variable d’ajustement dans les projets d’aménagement. Dans le projet de mutualisation des EHPAD discuté ce soir par exemple, le projet préserve une partie des arbres existants. D’autres seront abattus. C’est un compromis avec les espaces attendus dans le futur bâtiment. Pour les chantiers à venir, je veux croire que nous pouvons faire mieux en matière de préservation des arbres existants. Car l’idée de compenser l’abattage d’arbres adultes par des plantations nombreuses de jeunes arbres est illusoire. On ne retrouverait dans ce cas le même bénéfice des arbres, entre guillemets, qu’une fois que les nouvelles plantations auront quelques dizaines d’années, à condition qu’elles se développent correctement dans un climat toujours plus difficile.
Dans le futur quartier des Isles par exemple, il sera ainsi important de planter des arbres déjà grands pour ne pas avoir à attendre de nombreuses années pour que le quartier soir suffisamment arboré. Dans le quartier du Château, dont la réhabilitation a été évoquée ce soir, nous devons absolument préserver les arbres adultes existants. Afin que ce quartier, dont la cartographie des îlots de chaleur de l’AURAN nous apprend qu’il subit une anomalie de chaleur jusqu’à +7 degrés en été, en plus du réchauffement que j’évoquais précédemment, reste vivable dans les années à venir.
Ce ne sont ici que deux exemples, mais ils illustrent que nous devons maximiser la place de l’arbre partout, limiter les tailles et dégager les espaces au sol. Afin de préserver et d’accroître ce capital végétal, peut-être la forme de capital la plus utile dans le durcissement climatique que nous vivons.