Un carnaval collectif et joyeux, à l’image du quartier Pont-Rousseau que nous défendons face aux projets immobiliers qui le menacent

Rezé à Gauche Toute co-signe le communiqué de presse à l’initiative notamment des collectifs de Pont-Rousseau et de la rue de la Commune.

Ce samedi 22 février 2020 a eu lieu la première ré-édition du carnaval du quartier Pont- Rousseau à Rezé, pour le vingt-et-unième siècle. Dès 14h place Pierre Sémard, des dizaines d’enfants et d’adultes se sont réunis pour se déguiser, se maquiller, danser. A 17h, près de 200 personnes costumées, avec chars et musique, ont commencé à parader dans les rues du quartier. Le cortège s’est dirigé vers les bords de Sèvre puis a serpenté dans les rues du Danube, Lamour, Les Forges, venelles piétonnes caractéristiques du quartier en voie de destruction-disparition. Au fil de la journée, plusieurs centaines de personnes ont ainsi participé à ce carnaval réalisé sans argent public ni réseaux sociaux, mais dans la joie collective.

Le défilé s’est terminé sur le parking du supermarché LIDL, désormais fermé et voué lui aussi à la destruction. Les tristes tas de terre anti-intrusion se sont transformés en un superbe terrain de jeu pour petit-e-s et grand-e-s : jardinage, danse, cache-cache, expression graphique. La nuit tombée, le roi carnaval à l’effigie d’un tractopelle (en référence aux projets immobiliers en cours dans le quartier), a été jugé par la foule et mis à feu. La soirée s’est poursuivie autour d’une soupe partagée au 38 rue Jean-Jaurès puis d’une grande fête au 53 rue la Commune.

Fidèle à la tradition de liberté du carnaval populaire, l’événement n’a pas été déclaré mais la municipalité a été informée dès le 27 novembre 2019 et tenue informée du parcours et de la sécurité. Nous nous félicitons du bon déroulé de la journée, dans une atmosphère très festive et joyeuse, bienvenue en cette époque souvent bien trop triste, trop sérieuse, et trop sécuritaire.

Ce carnaval a pris place dans un quartier en pleine rénovation urbaine avec des changements de grande ampleur déjà constatés et aussi attendus dans les années à venir. En particulier, une grande partie du bâti de l’îlot Lamour – Les Forges est amené à disparaître. Un exemple désormais emblématique est celui du squat du 53 rue de la Commune, qui offre un espace d’habitation et de travail non seulement à des artistes mais aussi à de nombreux habitant-e-s du quartier. Ce squat risque d’être expulsé dans les jours à venir pour faire place « nette » aux projets des promoteurs immobiliers. Pourtant, ce lieu s’est révélé utile comme centre social et maison de quartier informelle, autour d’un bâti et de jardins intéressants, d’une surface commerciale inscrite dans l’histoire du quartier, très qualitative et singulière, à préserver et à réhabiliter.

Nous réaffirmons notre soutien au squat du 53 rue de la Commune. Nous appelons à la levée immédiate de tout risque d’expulsion et à la mise en place d’un dialogue constructif entre propriétaires, mairie, occupant-e-s du 53 rue de la commune et habitant-e-s du quartier. Ce lieu apporte une dynamique bénéfique pour le quartier. Pour preuve, le carnaval de ce samedi !

Nous souhaiterions aussi l’établissement d’un moratoire sur l’ensemble des projets immobiliers concernant l’îlot Lamour – Les Forges. Nous ne sommes opposés ni à des nouvelles constructions, ni à une possible densification urbaine, mais ceci doit se faire dans le respect des usages des habitant-e-s déjà existants ou à venir. Force est de constater que c’est peu le cas dans l’état actuel des projets proposés. A titre d’exemple d’usage nouveau, face à la fermeture/coupure autoritaire du passage par le LIDL, nous avons ouvert ce samedi une nouvelle venelle reliant différents jardins du quartier, là où un mur en schiste s’était écroulé par manque délibéré d’entretien. La richesse de ce quartier est menacée par les nombreux projets immobiliers standardisés, passés, en cours ou annoncés. Il faut reprendre le travail commun et être attentif aux qualités de l’existant pour en permettre des évolutions socialement utiles. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Pour penser cet avenir commun dans le quartier, nous convions les habitant·e·s et collectifs :
– à une vigilance quotidienne quant au risque d’intervention policière et d’expulsion du 53 rue de la commune et à un soutien immédiat sur place le cas échéant
– à une discussion le mercredi 26 février à 20h au 53 rue de la commune de 1871 à Rezé. En cas d’expulsion d’ici là, rendez-vous au Canon à Pat, rue Alsace-Lorraine, pour discuter de la suite.

Signataires :
* Habitant-e-s, collectifs et associations du quartier de Pont-Rousseau :
– Collectif artistique habitant de la commune (53 rue de la commune)
– Membres du collectif artistique CAVIAR (38 rue Jean Jaurés)
– Collégiale de La Boucherie des Arts (30 rue Felix Faure)
– Des épiciers et épicières de La Compagnie du GASE (16 rue Felix Faure)
– Vivre Autour de Lamour – Les Forges
– Jardins Lamour – Les Forges
– A La Criée
* Liste citoyenne : Rezé A Gauche Toute.

Contacts : contactcarnaval@riseup.net ; collectiflacommune@gmail.com (0661.34.49.03) ; compagniedugase@gmail.com ; vivreautourdelamourlesforges@gmail.com

Destinataires :
– Ouest-France / Presse – Ocean
– France 3 Loire-Atlantique
– Mairie de Rezé
– Droit au Logement 44
– Listes candidates aux élections municipales de Rezé : Rezé A Gauche Toute, Rezé Citoyenne, Bien Vivre à Rezé